Automatisation juridique :
Top 10 des fausses croyances
L’automatisation juridique peut sembler une perspective encourageante pour ceux qui travaillent dans un secteur où jusqu’à présent la technologie n’a pas été privilégiée. Les avantages promis par l’allègement du temps passé sur des tâches chronophages et récurrentes est désormais non seulement un besoin mais une réalité accessible à tous.
Il en résulte une rentabilité accrue, moins de charge mentale, plus de temps de qualité passé sur les dossiers et avec vos clients et certainement le développement de votre offre de services pour fidéliser vos clients.
Voici 10 fausses croyances sur l’automatisation juridique.
#1 Les nouvelles technologies ne remplaceront pas les avocats
Faux – La digitalisation de vos tâches peut recouvrir plusieurs niveaux. De la collecte des informations, à la prise de décision, il y a de nombreuses tâches qui s’avèrent automatisables car récurrentes et relevant de la simplification, et d’autres qui relèvent de l’expérience, de l’intuition ou tout simplement du besoin de votre client. Dès lors, l’automatisation grâce à l’intelligence artificielle ne remplacera pas – dans l’état actuel de la technologie – votre expérience mais elle peut augmenter l’efficacité de vos équipes.
Utilisez une automatisation juridique intelligente pour vous aider à prendre des décisions éclairées qui sont dans votre meilleur intérêt et celui de votre client. Automatisez ce qui vous fera gagner du temps sans sacrifier l’expérience client et sans sacrifier le contrôle des décisions lesquelles relèvent toujours de votre expertise, votre savoir-faire et de votre expérience.
#2 L’automatisation juridique n’est réservée qu’aux grandes entreprises, larges équipes
Bien qu’il y ait peut-être eu des barrières à l’entrée dans les premiers jours de l’automatisation, nous sommes maintenant à un point où les solutions d’automatisation peuvent être abordables pour tout le monde – surtout si votre fournisseur propose des solutions capables de s’adapter à vos besoins pour la taille de votre organisation. La bonne solution juridique digitale fonctionnera aussi bien pour le plus petit service juridique que pour la plus grande entreprise mondiale.
Que ce soit grâce à la mise à disposition d’une librairie de modèles de contrats pour vos équipes, ou un portail client pour centraliser toute la documentation proposée à vos clients, vous digitaliser vos échanges et surtout vous réduisez le temps passé au classement, nommage, renommage etc.
#3 L’automatisation ralentit l’apprentissage des juristes
Beaucoup considèrent que l’appétence au changement des juristes aux nouvelles technologies est très réduite, celle au changement inexistante.
Après tout, les personnes rejoignent la profession juridique pour d’autres raisons que pour maîtriser les plateformes technologiques.
Pourtant, il à y regarder de plus près, les solutions développées par des juristes eux-mêmes foisonnent depuis 10 ans. Quant à la nouvelle génération, elle le réclame car elle refuse désormais de passer du temps sur des tâches récurrentes et sans grande valeur ajoutée pour leur « apprentissage ».
c’est donc devenu un enjeu clé pour retenir les équipes, les former sur ces outils, et attirer de nouveaux talents exigeants toutes les solutions ne sont pas forcément intuitives ou faciles à appréhender pour des collaborateurs non spécialisés. Cependant, il existe une nouvelle génération de plateformes disponibles qui adoptent une approche plus accessible, pour digitaliser les dossiers juridiques.
#4 Travailler dans le droit exige une relation client étroite, l’automatisation juridique n’est pas adaptée
Quoi de plus humain que le secteur juridique ? Il est ancré dans la compréhension des nuances uniques à chaque client, et donc exceptionnellement compliquée car il n’y a pas deux ensembles de circonstances exactement identiques.
Cependant, ce n’est pas toujours le cas. Lorsqu’il s’agit de contrats de location ou de dossiers récurrents, ces derniers sont souvent confiés à des juristes plus jeunes. En effet, ces dossiers requièrent des actions répétées et axées sur des échanges et des flux de travail que la digitalisation et l’automatisation juridique peuvent simplifier voire traiter à la place. L’important est de choisir une plateforme simple et flexible qui vous permet de décider des tâches que vous souhaitez automatiser de celles que vous préférez traiter manuellement.
#5 L’offre LegalTech est foisonnante, tout le monde fait un peu la même chose, autant attendre qu’un leader émerge
Une étude récente de la revue Harvard Business Review retient que les juristes ont une approche très conservatrice en général aussi face aux nouvelles technologies ils suivent les mêmes réflexes, une certaine crainte du changement. C’est un comportement naturel. Par ailleurs, un second élément intervient, la recherche de l’OUTIL. Celui qui fait tout et qui est facile d’utilisation.
La LegalTech est en plein essor. Il est naturel que les gens veuillent attendre avant de choisir un outil de gestion juridique qui sera par définition limitée à un type de service et peut s’avérer insuffisant. Pourquoi, parce que commencer l’automatisation c’est ouvrir la porte au champs de possibles, à une nouvelle proposition de valeur, à une nouvelle façon de travailler et par ricochet à une évolution de la relation client.
L’offre de services est actuellement très variée et couvre aussi bien des outils métiers verticaux (génération de contrats ou outils de due diligence, recherche documentaire, signature électronique, ERP comptable, outil de gestion du temps passé, outils de flux de travail, suivi des contentieux, RGPD, etc.). La liste est longue.
#6 La LegalTech démarre à peine, ce marché ne fait pas l’objet d’une réglementation dédiée
Faux. La technologie juridique en est peut-être encore aux premiers stades de son développement, mais elle a depuis longtemps dépassé ses modestes débuts.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : par exemple, la valeur totale des transactions sur le marché mondial des technologies juridiques augmenter de +150% entre 2020 et 2021 (soit de 607M USD à 1.5B USD). La pandémie mondiale, la généralisation du travail à distance, le coût des salaires, les demandent des salariés pour une réduction des tâches récurrentes et chronophages alors que la technologie peut traiter ces besoins (etc.) imposent à tous les responsables juridiques d’examiner les méthodes de travail sous un autre angle, d’envisager l’adoption de technologies tierces pour mieux exploiter leur savoir-faire, offrir de nouveaux services de fidélisation à leurs clients et envisager la technologie comme un moyen utile pour réfléchir et proposer de nouveaux services.
Par ailleurs, pour les services en lignes de conseil juridique, les mêmes règles et réglementations juridiques s’appliquent à l’utilisation des produits de la LegalTech qu’aux conseils juridiques analogues.
#7 La valeur ajoutée d’un juriste c’est son savoir-faire, automatiser ses compétences est complexe et coûteux
Tout à fait, les banques en lignes n’ont pas remplacé les guichets … aussi les outils génération de documents ne remplaceront pas les juristes, leur expertise ni leur conseil, en tout cas pour l’instant et au regard de la technologie actuelle disponible à un coût raisonnable.
Avant toute chose, il convient d’estimer la fréquence d’utilisation de vos documents ou de vos types de services actuels (ou à proposer) pour justifier l’engagement vers l’automatisation, mais ce n’est pas la seule raisons (les besoins de l’équipe, le coût des salaires et les besoins des clients sont les arguments les plus souvent cités pour justifier un projet de digitalisation.
Désormais, certains services sont développés sous forme de licence avec des coûts de maintenance, d’autres des projets internes avec des coûts internes, d’autres des plateformes SaaS… Tous les modèles sont possibles, avec leurs avantages et leurs inconvénients.
Les nouveaux services dits No code, vous permettent désormais de recourir à des outils personnalisables, flexibles et sans avoir besoin d’une maintenance informatique internes ou externe. Il s’agit d’une solution intermédiaire à ces solutions historiquement traditionnelles mais qui peut manquer de flexibilité suivant l’évolution de vos services ou des besoins de vos clients.
Aujourd’hui, il est possible pour la plupart des membres d’une équipe juridique d’automatiser leurs échanges et de supprimer jusqu’à 70% de leurs tâches récurrentes et chronophages.
#8 Les documents juridiques doivent toujours être sur-mesure
Vrai.
Les juristes considèrent tous que leurs documents juridiques sont hautement personnalisés et complexes et qu’ils peuvent donc les considérer comme inadaptés à l’automatisation.
Toutefois, tous les contrats ont une trame commune, dans toutes les juridictions, soit en raison de la législation applicable, soit de la doctrine ou la pratique et le savoir-faire. Tous les juristes utilisent des bases de données documentaires qu’ils personnalisent au grès de leurs besoins pour leurs clients.
Tous les documents font l’objet d’échanges et d’itérations de clauses standard et personnalisées, et c’est sur le dénominateur commun de tous les échanges que du temps peut être gagné afin de supprimer la lourde tâche d’une grande partie de cette rédaction standard, libérant ainsi le juriste afin de lui permettre de se concentrer sur la rédaction spécifique, ou sur le conseil, son expertise etc.
#9 Les documents vont perdre en qualité à cause de l’automatisation juridique
Contrairement à la perception erronée courante selon laquelle l’automatisation des documents entraînera une réduction de la qualité des documents, l’un des principaux avantages de l’automatisation des documents est en fait une amélioration marquée de la qualité des documents des clients.
Pourquoi ?
L’automatisation conduit invariablement à un échange de connaissance par la confrontation des pratiques et des savoir-faire. Cela conduira invariablement l’équipe à investir du temps dans l’examen de l’adéquation à l’usage des documents partagés et par ricochet de la qualité des documents de chacun. Le résultat est souvent un seul (ou plusieurs) document de haute qualité, qui peut alors être automatisé. Donc, le niveau de qualité est assuré à chaque fois que ce document sera généré à partir du modèle automatisé et supprime le risque d’erreurs, d’utilisation d’un précédent obsolète.
#10 L’automatisation des documents rend les juristes moins attentifs
Parcourir un modèle précédent et le mettre à jour manuellement pour une nouvelle transaction était l’un des principaux moyens par lesquels les juristes se familiarisent avec les problématiques juridiques, développement leurs connaissances et leur savoir-faire personnel. La formation continue est l’une des caractéristiques majeures des juristes, quelque soit leur expérience, car le droit est une matière mouvante au grès de l’évolution de la société et des initiatives politiques ou législatives.
Cela dit, un outil de rédaction automatisé peut offrir une expérience d’apprentissage améliorée et plus efficace aux avocats débutants : il prend en charge les éléments beaucoup plus élémentaires de la rédaction, libérant ainsi un temps précieux pour le juriste.